ORSE, stéréotypes de genre et vie pro

Publié le par Elisa Soimier

Le RSE a son observatoire, l’Observatoire de la Responsabilité Sociétale des Entreprises qui, entre autres activités, organise des temps de réflexion et publie des rapports sur les thématiques RSE. Sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, vous y trouverez notamment une étude menée par Brigitte Grésy et Sylvianne Giampino sur le poids des normes masculines dans la vie professionnelle.

 

Les études de genre permettent de repenser les femmes et les hommes comme des catégories sociales auxquelles sont, entre autres, adjoints des stéréotypes limitatifs et hiérarchisant. En dépassant la question du biologique et du génétique, pour s’intéresser à la dimension « construction sociale », on s’aperçoit qu’un grand nombre de ces stéréotypes limitent le champ des possibles des femmes comme des hommes. Ces « normes » ont un impact dans la sphère personnelle comme dans la sphère scolaire et professionnelle, et ce tout au long de la vie.

« Comment les hommes peuvent s’affranchir des normes masculines dans les entreprises ? », c’est le nom donné à la conférence organisée par l’ORSE au mois de mai dernier. Je retiens du résumé de cette conférence (lettre d’info de juin 2012), l’existence du concept de masculinité hégémonique développé par le sociologue Robert Connel. Ce dernier fait le constat que les mêmes normes et les mêmes attentes s’appliqueraient aux femmes et aux hommes au travail, et que ces normes sont pensées comme typiquement masculines, d’où le nom du concept… Qu’il s’agisse de l’injonction de réussite professionnelle (financière et statutaire), de fierté quant à cette réussite, d’esprit de clan (les hommes restent entre hommes), ainsi que de force et d’infaillibilité dans la gestion de ses émotions…. Ces normes dites « masculines » s’imposent à tous et ont un coût que ce soit pour les femmes ou pour les hommes…

La lutte contre les stéréotypes sexistes passe par les hommes et les femmes, les deux catégories étant à la fois reproductrices et victimes de ces stéréotypes. Toutefois, rappelons que ces « normes » bénéficient plutôt aux hommes qu’aux femmes qui restent les plus enfermées et limitées que ce soit dans la sphère privée ou publique. Les femmes et les hommes ont énormément à gagner dans cette entreprise de déconstruction des stéréotypes, pour ne plus avoir à se conformer à ce qui ne leur correspond pas, pour pouvoir être faillibles sans décevoir, pour pouvoir être ce qu'ils sont, des êtres singuliers. 

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